03/09/2010

En 2009, l'aide américaine s'est élevée 774 millions de dollars, répartie entre 62 pays

Les inondations au Pakistan et les sécheresses en
Afrique subsaharienne représentent les deux pôles extrêmes des
difficultés mortelles auxquelles se heurtent des millions de personnes
quotidiennement de par le monde : le manque d'eau et d'assainissement.
L'an dernier, les États-Unis ont dépensé 774 millions de dollars pour
aider 62 pays en développement à faire face à leurs problèmes en matière
d'eau, dont 48 millions au titre de projets au Pakistan réalisés par
l'Agence des États-Unis pour le développement international – USAID. Les
secours d'urgence qui sont actuellement dépêchés vers ce pays dévasté
par les inondations accroîtront encore davantage le total des fonds
alloués par l'USAID à l'assistance dans le domaine de l'eau et de
l'assainissement pour l'année 2010. "Très souvent, des événements
tragiques dictent l'utilisation de ces fonds"
, a dit Christian
Holmes, conseiller principal en matière d'énergie et d'environnement à
l'USAID. Les sécheresses et les inondations touchent plus de personnes
que l'ensemble des autres catastrophes naturelles, et l'insalubrité de
l'eau cause plus de décès que les guerres, selon l'Organisation mondiale
de la santé – OMS. Les conséquences des pénuries d'eau potable et des
défaillances au niveau de l'assainissement entraînent plus de 1,7
million de décès par an. Les plus jeunes sont les plus menacés : 90 %
des victimes de ce genre de catastrophe ont moins de 5 ans, indique
l'OMS.

Les Objectifs du millénaire pour le développement, visent la
réduction de moitié d'ici à 2015 de la proportion de la population
mondiale n'ayant pas accès à de l'eau potable et à des systèmes
d'assainissement rudimentaires. Les États-Unis ont accru leur
financement pour contribuer à la réalisation de cet objectif par le
biais de leurs programmes déployés par l'USAID et par la Société du
compte du millénaire – Millennium Challenge Corporation ou MCC, mais
aussi en oeuvrant de concert avec les banques multilatérales de
développement. En 2002, George Bush, alors Président, avait énoncé
l'initiative américaine baptisée "Eau pour les pauvres" lors du Sommet
mondial sur le développement durable qui se tenait à Johannesburg. Elle
prévoyait sur trois ans des affectations totalisant 970 millions de
dollars. Une fois ce montant dépensé, le Congrès des États-Unis a donné
en 2005 un nouvel élan à ce programme en adoptant la Loi sur l'eau pour
les pauvres, qui exige des secrétaires d'État "de renforcer
l'objectif des États-Unis en matière d'aide à l'étranger qui vise à
fournir un accès abordable et équitable à de l'eau salubre et à
l'assainissement dans les pays en développement"
et de lui rendre
compte chaque année des progrès accomplis. Le 5e rapport du département
d'État sur ce dossier soumis au Congrès et diffusé le 13 août fait part
de l'accroissement des dépenses consacrées aux projets d'eau propre et
d'une nouvelle focalisation de l'USAID visant à fournir de l'eau potable
et des systèmes d'assainissement et à encourager l'hygiène. Ces
activités se regroupent sous le sigle WASH, selon le mot anglais qui
signifie "se laver", pour Water, Sanitation and Hygiene.

En
2009, l'USAID a consacré 600 millions de dollars à des projets d'eau
salubre, soit 400 millions de dollars de plus qu'en 2007 ; 80 % de cette
somme sont allés à des projets WASH, et le reste a servi dans des
programmes de gestion des ressources en eau, d'irrigation et autres
visant à rendre les systèmes de distribution d'eau plus efficaces et à
réduire les risques de catastrophes.

"L'eau représente l'un des
plus importants atouts de notre époque en matière de diplomatie et de
développement"
, a déclaré la secrétaire d'État, Hillary Rodham
Clinton, lors d'un discours prononcé le 22 mars à l'occasion de la
Journée mondiale de l'eau. "Ce n'est pas tous les jours qu'on trouve
un dossier qui vous permet, en faisant preuve de diplomatie et de
développement efficaces, de sauver des millions de personnes, de nourrir
les affamés, de promouvoir la condition féminine, de faire progresser
nos intérêts nationaux, de protéger l'environnement et de montrer à des
milliards de personnes que les États-Unis s'intéressent à elles et se
soucient de leur bien-être. L'eau est ce dossier-là."

Les 62 pays où des projets des États-Unis étaient en cours en 2009
s'étendaient de l'Afrique à l'Asie, de l'Europe de l'Est à l'Amérique
latine et au Moyen-Orient. L'USAID se focalise sur des projets durables "qui
impliquent des solutions à technologie élémentaire, comme l'épuration
de l'eau, des vannes publiques, de l'eau courante à petite échelle, des
puits tubulaires, de petits systèmes d'assainissement, des fosses
septiques et des latrines hygiéniques"
, indique le rapport remis au
Congrès. À l'incitation du Congrès, une part accrue des fonds va à
l'Afrique subsaharienne où sévit la sécheresse. M. Holmes a indiqué
qu'en 2005, 10 millions de dollars seulement du total des dons de
l'USAID ciblant des projets d'eau potable étaient consacrés à l'Afrique.
L'an dernier, 96 millions de dollars sont allés à des pays africains,
le Soudan en recevant 39 millions. L'accroissement régulier du
financement permet à l'USAID d'accumuler de l'expérience en matière
d'adduction d'eau potable et de mettre en œuvre des programmes toujours
plus efficaces.

La MCC, organisme indépendant fondé en 2004 par le
Congrès des États-Unis pour collaborer avec les pays pauvres en faveur
de leur développement économique, signe avec eux des accords d'une durée
de cinq ans visant à financer leurs projets prioritaires. Les routes,
la santé et l'agriculture ont précédence sur les problèmes d'eau dans
certains de ces pays mais la MCC a financé des projets d'eau potable et
d'assainissement à hauteur de près de 1,3 milliard de dollars depuis
2005. Omar Hopkins, vice-directeur pour l'infrastructure, a indiqué que
des projets d'envergure visant à améliorer la distribution d'eau et
l'assainissement faisaient partie des accords signés par la MCC avec le
Mozambique, la Tanzanie et le Lesotho, et qu'un autre serait bientôt
signé avec la Jordanie et mettrait aussi l'accent sur l'eau. M. Hopkins a
ajouté qu'il était plus facile d'obtenir du soutien pour les projets
visant l'eau potable que l'assainissement. "L'eau est une sorte de
bien privé. Les gens paient beaucoup plus volontiers pour cela"
, a
expliqué M. Hopkins, un expert du génie civil qui a contribué à des
projets d'eau en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie
du Sud.

Le rapport du département d'État au Congrès offre une
analyse des problèmes relatifs à l'eau dans 34 pays de même qu'une
évaluation de l'efficacité de l'assistance des États-Unis. En tout, les
programmes des États-Unis en 2009 ont permis d'assurer de l'eau potable à
5,7 millions de personnes et des systèmes d'assainissement à 1,3
million d'autres.

Christopher Connell, America Gov. (Washington, DC) –
AllAfrica
24-08-2010